À combien estimes-tu ton degré de lyonnitude? Je pourrais te dire n'importe quel chiffre mais au final je suis 100% lyonnaise comme 100% auvergnate ou 100% chilienne — j'ai vécu 6 mois à Santiago. Le lieu où je vis mais aussi sa culture, sa population, son rythme de vie m'inspirent à fond. L’Auvergne te manque ? C’est toujours agréable de rentrer à la maison. La campagne, le vert, ça manque un peu à Lyon, même si on a de la verdure au parc ou sur les quais. Quand tu viens de la campagne et que tu vis en ville, tu as toujours ce manque. Tu te souviens des balades en vélo dans la forêt et tu n’as qu’une envie : rentrer (rires). Te sens-tu gone ? Ouais. J’aime bien ce mot en plus. Ça ressemble un peu à Goonies. Ça fait espiègle. Quel est ton quartier de prédilection ? J’habite dans le 9e mais j’aime les Pentes de la Croix-Rousse. Il y a plein de boutiques, de ruelles, de recoins et des grafs partout. Sinon, au risque de me répéter, j’adore les quais de Saône de jour comme de nuit. C’est apaisant. On est super près de l’eau. Sais-tu que tu es notre deuxième gone du 9e ? Quel honneur ! J’y fais mes études et j’y vis. On a trouvé un appart avec un jardin et ça, c’est génial à Lyon. Il est super bien placé par rapport à mon école, à Gorge de Loup. À vélo, avec la ligne D et même à pied, tu es tout proche du centre… sans en avoir les inconvénients. Le quartier se construit et se développe. Il y a le Pathé et plein de restos qui ouvrent. Quel est le lieu le plus insolite à Lyon ? La demeure du Chaos, c’est vraiment insolite pour le coup. Je voulais y aller dès ma première année sur Lyon, mais je n’ai jamais pu. Elle n’ouvre que le week-end en plus. Je l’ai découverte il n’y a pas longtemps. C’est vraiment atypique, ça plait ou ça ne plait pas mais ça ne laisse pas indifférent. L’artiste est allé jusqu’au bout de ses idées et j’aime ça. Malgré toutes les emmerdes juridiques, il a continué à faire ce qu’il voulait. Quel regard portes-tu sur l’architecture à Lyon ? C’est une ville avec un beau patrimoine. J’ai fait plusieurs grandes villes et je trouve que Lyon a une ambiance particulière, encore plus la nuit avec les lumières. Il y a une vraie diversité dans les façades, les rues… On est souvent le nez collé sur notre téléphone et il suffit de lever le nez pour s’en rendre compte. Après, il peut y avoir de l’incohérence comme dans le musée des Confluences. Certes c’est un emblème, comme un vaisseau qui se pose sur Lyon mais fonctionnellement, il ne tient pas la route pour moi. L’été, il faut un nombre de clim pas possible pour réguler la température à cause des vitrages. Comment nettoyer ce qui tombe au fond du cône ? Comment laver les vitres ? On peut faire un projet spectaculaire en réfléchissant mieux à ces questions. Aujourd’hui, te vois-tu vivre ailleurs qu’à Lyon ? Oui quand même, même si j’aime beaucoup cette ville. J’aimerais avoir une petite maison en Suède et un appart à New-York ou Los Angeles, à la Friends, avec tes meilleurs amis sur le palier d'en face. Histoire de toujours être ensemble. Où sors-tu à Lyon ? Pour un café, je vais à l’Anticafé, à Sofffa celui d’Hôtel de Ville. L'hiver, j'adore le Tasse Livre pour un thé ou un chocolat chaud post-shopping dans les Pentes. C'est un salon de thé cosy avec un coin librairie dans une belle cave voûtée. J'ai un faible pour les pâtisseries du Kaova café : elles sont aussi belles que bonnes, notamment la tartelette chocolat, caramel, noix de pécan... Dans le même genre, il y a le Kitchen café. Leurs pâtisseries sont aussi à tomber ! Je suis prête à prendre mon vélo pour y aller à la pause déjeuner ! Pour manger, je vais souvent au Bouillon Paradis, c’est à côté de l’agence où je travaille. Dans le 9e, il y a la Maison Deschamps. C’est un de mes profs qui l’a refait. C’est très bon, un peu cher mais pas plus que Pozzoli. Ils font tout sous tes yeux et c’est très bien décoré. Anticafé – café et espace de coworking
9 rue du Bât-d’Argent, 69001 Lyon 04 78 29 90 22 Sofffa – café et espace de coworking 17 rue Sainte-Catherine, 69001 Lyon Kaova - café restaurant 3 rue Jangot, 69007 Lyon 07 81 92 58 25 Kitchen café - café restaurant 34 rue Chevreul, 69007 Lyon 06 03 36 42 75 Bouillon Paradis – restaurant 58 rue Salomon-Reinach, 69001 Lyon 09 83 91 52 72 Maison Deschamps – boulangerie café 26 rue Michel-Berthet, 69009 Lyon 04 72 59 74 62 Maison Pozzoli – boulangerie 2 rue Louis Loucheur, 69009 Lyon 04 72 76 91 94
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C'est un portrait au point de croix mais version 2.0 ! Adeline Éon nous a confié avoir adoré retranscrire le côté homemade de la broderie sur support digital, comme si le processus de création était inversé et passait du palpable à l'idée. Tout l'univers de Marie Champseix est là : des motifs délicats qui jaillissent de sa tête comme d'un volcan en éruption jusqu'aux leitmotiv féministes. Girl power ! Adeline Éon, qu'on appelle aussi le Chevalier d'Éon (Mylène Farmer likes this), est une graphiste fraîchement arrivée à Lyon. Elle puise son inspiration dans les moindres détails d'une photo, d'un tableau, voire d'un livre. On ne la surnomme pas chevalier pour rien, elle est autodidacte, avec pour principe qu'il faut apprendre quelque chose de nouveau chaque jour, même si c'est insignifiant !
Au 32 de la rue des tables-claudiennes dans les Pentes de la Croix-Rousse, les deux filles en cuisine s'inscrivent dans l'héritage des "mères lyonnaises", privilégiant saveurs de saison, produits locaux et ambiance à la bonne franquette. Gone a rencontré Davia Chambon, l'une des deux filles de cette discrète cantine chic.
Qui sont les 2 filles en cuisine en 140 signes ? C'est d'abord l'histoire d'une rencontre entre deux gourmandes — l’une de l’Est, l’autre de Lyon lorgnant vers le Sud — qui ont su mêler leurs goûts et leurs inspirations. Décris-nous ton local rue des tables claudiennes ? Nous sommes dans un ancien canut avec un très joli plafond à la française. De l'extérieur, on a l'impression bizarre d'entrer chez quelqu'un car notre cuisine est ouverte sur la salle et n'a (presque) rien de professionnelle. Pourquoi une cuisine ouverte justement ? Nous n'y avons pas vraiment réfléchi. Ce local s'est ouvert au public par hasard. Au départ, ce devait être un petit labo culinaire pour expérimenter nos recettes avant d'aller cuisiner ailleurs : notre cœur de métier, c'est la cuisine itinérante. Puis, l'odeur alléchant, nos voisins nous ont sollicitées pour retirer des petits plats. Nous leur avons proposé de les manger sur place. Et de fil en aiguille, une cantine est née. Et pourquoi avoir posé vos casseroles dans les Pentes ?
Par évidence. Nous habitons toutes les deux le quartier, moi juste en face du local. J'y suis très attachée. J'y ai grandi, j'y élève mes enfants. Le marché de la Croix-Rousse est à 5 minutes. Et puis je trouvais important de dynamiser ces pentes qui sont un peu un no man's land en journée. Quelle est ta journée type ? Elle commence par un petit dej avec mes fistons déjà trop grands pour que je les accompagne à l'école puis je file au marché. En fonction de ce que j'ai glané, je construis un repas servi au déjeuner à notre table d'hôtes. Le menu est le même pour tous mais nous veillons à l'adapter à chacun. Mon mec/mari/compagnon travaille à 50 mètres, on partage souvent une pause ensemble. Les voisins, amis, poussent souvent la porte pour nous saluer ou nous offrir un coup de main. Avant l'arrivée des clients, le stress monte un peu, puis tout s'enchaîne jusqu'à la fin du service. Le sourire des gens est une vraie récompense. On s'attable un moment avant de relancer les préparations du lendemain, refaire quelques courses si nécessaire, partir en prestation à l'extérieur, recevoir des clients pour un mariage... Je ne me couche généralement pas très tard, mais toujours avec un livre ! Ta recette chouchou ? Celle que je cuisinerai demain. Le plat que tu détestes faire ? Celui que j'ai déjà fait aujourd'hui. Si tu devais choisir une spécialité lyonnaise ? Les quenelles ! Mais pas n'importe lesquelles : celle du Café du Soleil à Saint-Georges. Goutez-y comme on dit ici ! Pour toi, quel est le son de Lyon ? Celui du Rhône qui s'écoule… nan, je déconne (rires) ! Les voix des maraîchers le matin, celles des cours d'école et des jardins l'après-midi, et des fêtards des Pentes le soir. Quel son pourrait résumer Deux filles en cuisine ? Le chou farci par Les Charlots ! Pourquoi le chou ? Parce que c'est notre logo, que les filles naissent dedans et que nous adorons le cuisiner. Travailles-tu en musique ? Oui mais surtout en chantant (rires). Et qu'écoutes-tu en cuisine ? Des choses très hétéroclites qui vont de Rover à The DØ, de Chopin à Haedel, de Mikis Theodorakis à Caetano Veloso, de Cohen à Bowie, de Prince à Bootsie Colins, de NTM à Nekfeu, de Sanson à Souchon... Quel son te fait danser ? ABBA ! Quel son te rend triste ? Sans hésiter, les chansons de Barbara. Quel est le son de ton mariage ? Celia Cruz, La vida es un carnaval. Tout est dit dans le titre ! Et le son de ton enterrement ? If it be your will de Leonard Cohen Le son qui te fait rire ? Manger ma banane de Philippe Katerine. Il faut écouter les paroles et voir le clip ! Quelle chanson écoutes-tu en cachette ? Pour que tu m'aimes encore de Céline Dion. Quel est ton statut du moment ? In love ! Raconte-nous ton premier baiser ! Beeennn, ce n'était pas inoubliable. Et le dernier baiser ? Lui, était délicieux en revanche ! As-tu une anecdote honteuse à partager ? Pas du tout, je préfère les garder pour moi. Ton fantasme adolescent ? Anthony Kiedis, le chanteur des Red Hot ! Pour toi, Lyon est une ville érotique, romantique ou pornographique ? Je dirais romantique, avec tous nos jolis ponts, les quais de Saône pour flâner et les terrasses pour s'embrasser. Et puis Lyon c'est aussi un grand lieu de l'échangisme, enfin c'est sa réputation. Où aimerais-tu faire des cochonneries dans Lyon ?
Mmmmh, le théâtre des 3 Gaules ? Quel est le spot le plus romantique à Lyon ? Un petit perchoir, au-dessus du théâtre des 3 Gaules Trouves-tu les Lyonnais-e-s sexy ? Pas vraiment. On manque un peu d'élégance à Lyon. Quelqu'un de sapé, ici, ça se remarque ! Un fantasme à réaliser avant de mourir ? J'en ai plein ! Mais là aussi, je les garde pour moi. Crois-tu au pouvoir aphrodisiaque de la cuisine ? Je crois au pouvoir fédérateur de la cuisine en tout cas. Et si on me fait à manger, je suis la plus heureuse du monde. Je suis une gourmande avant d'être une cuisinière. Quel est le plat le plus aphrodisiaque selon toi ? Le baba au rhum, à cause du baba mais aussi et surtout du rhum. Quel magasineuse es-tu ? Tu connais Monoprix ? C'est à peu près le seul magasin que je fréquente, aussi bien pour les fringues que pour le reste (rires). Quel est ton dernier achat ? C’est un livre dingue écrit par Gabriel Tallent, un jeune écrivain californien. Il s’intitule My absolute darling et raconte l’histoire d’un amour absolu et monstrueux d’un père pour sa fille. L’achat que tu regrettes le plus ? Mon portable, parce qu’il s’impose trop à moi au quotidien. J’en ai parfois des bouffées d’angoisse ! Où aimerais-tu te faire enfermer pendant toute une nuit ? Dans un cinéma, n’importe lequel, pour voir des films jusqu’à plus soif. Là aussi, je suis très hétéroclite, j’aime tous les genres. Quel magasin manque à Lyon ? Je crois que l'offre ne manque pas. Un très bon magasin d'épices peut être. Dans quel magasin ne mettras-tu jamais les pieds ? Celui où je serais mal reçue. Tu travailles avec tout un réseau de commerçants, peux-tu nous les citer ? En plus de Frédérique qui travaille chez Deux filles en cuisine depuis 5 ans déjà, il y a Sébastien de la cave O vins d'Ange qui sélectionne pour nous chaque semaine de supers vins natures. Ensuite, France et Jean, de la Boucherie du marché nous préparent des viandes de très bonne qualité. Nous travaillons aussi avec les producteurs du marché qui nous révèlent tous les jours de nouveaux trésors. Avec le Partisan boulanger ou Le banquet pour le pain. Et enfin avec les filles de Ma Pièce — maison d'hôtes pour entreprises, si vous ne connaissez pas, foncez ! —, que nous livrons presque quotidiennement. Quelles sont tes bonnes adresses shopping ? Je vais citer des librairies puisque ce sont les magasins que je fréquente le plus… à part Monoprix (rires). Il y a Passages, À Titre d'aile, Ouvrir l'œil, le Bal des ardents. La cave Ô vins d’Ange
2 place Bertone, 69004 Lyon 09 51 88 20 99 La boucherie du marché 142 boulevard de la Croix-Rousse, 69004 Lyon 04 78 28 10 88 Le Partisan boulanger – boulangerie pâtisserie 2 rue du Chariot-d’Or, 69004 Lyon Le Banquet – boulangerie pâtisserie 1 rue d’Isly, 69004 Lyon 04 78 27 19 44 Ma Pièce – maison d’hôte, location de salles 4 rue Paul Lintier, 69002 Lyon 04 72 41 79 88 Passages – librairie généraliste 11 rue de Brest, 69002 Lyon 04 72 56 34 84 À Titre d’aile – librairie 23 rue des tables claudiennes, 69001 Lyon 09 52 74 69 20 Ouvrir l’œil – librairie 18 rue des Capucins, 69001 Lyon 04 78 27 69 29 Le bal des ardents – librairie 17 rue Neuve, 69001 Lyon 04 72 98 83 36 À combien estimes-tu ton degré de lyonnitude ? Pardon ? Késako ? (rires) Traduction : te sens-tu gone ? Ah, je suis née à la Croix-Rousse et 40 ans après, j'y vis encore... Mais en même temps, je me sens nourrie d'ailleurs, de voyages, de pays de prédilection. La Grèce surtout. J'y vais depuis 40 ans et je me suis enfin attelée à apprendre cette merveilleuse langue. Quel est ton quartier fétiche ? Je risque de me répéter... mais la Croix-Rousse. Quel est le lieu le plus insolite à Lyon ? Le jardin Rosa-Mir. C'est un petit coin de poésie niché au milieu des immeubles. Le lieu que tu préfères à Lyon ? L'ancien musée Guimet dans le 6e. Dommage qu'il ne s'y passe plus rien ! Le lieu que tu détestes ? L'échangeur de Perrache : c'est moche, mal foutu et difficile à détruire. Aujourd’hui, te vois-tu vivre ailleurs qu’à Lyon ? Oh oui ! À Marseille ou à Athènes. Près de la Méditerranée en tout cas, j'aimerais beaucoup. Qu’est-ce qu’il manque à Lyon ? Entre autres : une politique d'accueil des étrangers digne de ce nom ! Où sors-tu à Lyon ? Pour boire un café, j'adore les troquets près du marché de la Croix-Rousse. Le café n'y est pas aussi bon que dans les Coffee shops mais j'aime cette ambiance. Malheureusement, ils ont tendance à disparaître. Côté théâtre, j'aime beaucoup la programmation du Radiant, mais aussi les Célestins et le TNP. Et si je devais citer un seul restaurant, je dirais le Palégrié, c'est mon chouchou. Je leur rends parfois visite dans le Vercors. Mais j'avoue être aussi une inconditionnelle du Canut & les Gones et, quand vient l'été, de la terrasse du Trokson à l'heure de l'apéro. Le Radiant Bellevue - salle de spectacle
1 rue Jean-Moulin, 69300 Caluire-et-Cuire 04 72 10 22 19 Les Célestins - théâtre 4 rue Charles-Dullin, 69002 Lyon 04 72 77 40 00 Le TNP - théâtre 8 place du docteur Lazare-Goujon, 69100 Villeurbanne 04 78 03 30 00 Le Palégrié - restaurant gastronomique 8 rue du Palais-Grillet, 69002 Lyon 04 78 92 94 84 Le Canut & les gones - restaurant lyonnais 29 rue Belfort, 69004 Lyon 04 78 29 17 23 Le Trokson - café concert 110 montée de la Grande-Côte, 69001 Lyon 04 78 28 52 43 Folubert Sansonnet aurait-elle fait une petite cure Jacques Demy dernièrement ? Nos 2 filles en cuisine ont comme un faux air de Deneuve-Dorléac, impeccablement brushées et scintillantes dans leur col cheminée. Ambiance rétro-pop aux tables claudiennes, avec vin italien et quenelles au menu. Folubert Sansonnet est le héros ordinaire d'une nouvelle de Boris Vian, Surprise-partie chez Léobille. C'est aussi le pseudo d'une artiste lyonnaise qui, sans préméditation ni aide numérique, dissèque, découpe et assemble frénétiquement les images de vieux magazines, leur inventant de nouvelles vies. Aléatoire, absurde et follement vintage !
Est-ce un bar associatif ? Le cabinet d'un rebouteux ? Un sex shop ? La façade du 66 rue Sébastien-Gryphe dans le 7e n'affiche qu'un mystérieux Biribi en jolies lettres vintage. C'est ici que Julien Revel abrite son bestiaire d'aigles, de panthères, de sirènes et autres chiens fous de cartoons. Bienvenue, vous venez d'entrer dans l'univers bigarré des tatoueurs de Biribi.
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