Taux hypothécaires : prévision de baisse pour quand ?

Jeune couple et agent immobilier discutant de prêt immobilier

3,93 %. Ce chiffre, brut et sans détour, résume la réalité du crédit immobilier en France à l’approche de l’été 2024. Pendant que la BCE campe sur ses taux hauts, les banques françaises ajustent discrètement leurs barèmes, à contre-courant d’une inflation qui refuse de rentrer dans les clous officiels.

Les ventes de biens immobiliers fléchissent comme jamais depuis dix ans et la demande de crédit reste au point mort. Entre les espérances des acheteurs et la politique monétaire, un fossé s’est creusé,et personne n’ose vraiment avancer une date pour un retour durable à des taux plus doux en 2025.

Où en sont les taux immobiliers aujourd’hui et comment ont-ils évolué ces dernières années ?

Depuis 2022, le taux d’intérêt immobilier a connu une ascension spectaculaire. Après une décennie où l’argent semblait couler à flot, le choc a été rude pour le marché immobilier français. Désormais, le taux annuel effectif global (TAEG) sur vingt ans flirte avec les 4 %, d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Pour les profils jugés fragiles, les offres dépassent ce palier. À l’inverse, ceux qui affichent un apport solide et une situation stable peuvent négocier autour de 3,8 %.

Le vrai tournant s’est produit au second semestre 2022. En 2021, obtenir un taux à 1 % sur vingt ans n’avait rien d’un exploit. Mais, en douze mois, la donne a changé : un point de hausse entre l’été 2022 et l’été 2023, suivi d’une phase de stabilisation au début de 2024, portée par les premières rumeurs de relâchement monétaire.

Pour visualiser l’évolution récente :

  • 2021 : taux moyen autour de 1,15 %
  • 2023 : taux moyen qui franchit les 3,5 %
  • Début 2024 : stagnation près de 4 %

La Banque centrale européenne et les banques commerciales françaises ont resserré l’accès au crédit. Le prix immobilier baisse dans beaucoup de villes, mais les ménages se voient offrir des montants moindres par les banques. L’évolution des taux immobiliers rythme aujourd’hui tout le marché, mettant les vendeurs, candidats à l’achat et prêteurs sous tension permanente.

Quels facteurs pourraient influencer une baisse des taux en 2025 ?

Le levier numéro un reste la Banque centrale européenne. Depuis deux ans, la BCE tente de contenir l’inflation en relevant les taux directeurs, forçant les banques à répercuter ces hausses sur les taux d’intérêt immobilier. Une décrue de l’inflation ouvrirait la porte à un changement de cap. Plusieurs experts ont observé les premiers signes d’un tel mouvement au printemps 2024, mais la prudence reste de mise chez les investisseurs.

Les tendances mondiales des taux pèsent aussi dans la balance. Les choix de la Réserve fédérale américaine dictent souvent le tempo à la BCE. Si l’inflation décroît outre-Atlantique, la Fed pourrait alléger sa politique, offrant à la BCE l’opportunité de suivre sans risquer d’affaiblir l’euro face au dollar. L’alignement des grandes banques centrales se révèle donc déterminant pour les taux d’intérêt en France et dans toute l’Europe.

D’autres paramètres influencent aussi la donne :

  • La dynamique de l’économie européenne, dont la croissance peine à retrouver de la vigueur, encourage une réflexion sur un possible assouplissement monétaire.
  • La concurrence entre banques françaises, désireuses de redynamiser la demande sur un marché immobilier paralysé par le coût élevé du crédit.

La perspective d’une baisse des taux de prêt reposera donc sur un fragile équilibre entre inflation, croissance et stratégie des banquiers centraux. Les investisseurs surveillent les indicateurs d’inflation, tandis que les candidats à l’achat restent attentifs au moindre frémissement sur les grilles de taux des banques.

Prévisions pour 2025 : à quoi s’attendre pour les taux d’intérêt immobilier ?

Le marché s’accorde : la prévision de baisse des taux hypothécaires en 2025 se précise. Après deux années de hausse continue, l’idée d’un infléchissement ranime l’intérêt des acquéreurs et des professionnels de l’immobilier. Selon les courtiers et analystes, la baisse devrait s’installer progressivement, certes modérée, mais bien réelle, au fil de l’année.

La Banque centrale européenne laisse entrevoir un assouplissement, à condition que la baisse de l’inflation se confirme dans la zone euro. Tout dépendra de la stabilité des prix à la consommation : si elle s’installe, les taux pourraient repasser sous les 4 % au printemps, après avoir culminé entre 4,2 et 4,5 % sur vingt ans à la mi-2024. Les dossiers les plus solides pourraient profiter d’offres encore plus attractives.

En France, la reprise reste timide. Le marché immobilier, sous pression, voit le volume des ventes reculer, poussant les banques à améliorer leurs conditions pour attirer de nouveaux clients. La bataille pour décrocher les meilleurs taux immobiliers s’intensifie, mais la prudence reste de mise face à une conjoncture incertaine.

Outre-Atlantique, la situation américaine continue de peser. Les choix de la Réserve fédérale américaine orientent les anticipations européennes, influençant l’évolution des taux d’intérêt et la marge de manœuvre des décideurs de la BCE.

Calculatrice et graphiques de taux de credit immobilier en baisse

Conseils pour bien préparer son achat immobilier face aux incertitudes des taux

Un marché suspendu aux taux, une conjoncture imprévisible : mieux vaut préparer son projet avec méthode. Élaborez une stratégie solide, sans vous laisser bercer par les spéculations. La capacité d’emprunt doit être évaluée dès le départ. Les banques examinent de près la régularité des revenus, l’effort d’épargne et l’historique de gestion.

Pour mettre toutes les chances de votre côté, voici les points à travailler :

  • Un apport personnel compris entre 10 et 20 % du prix, gage de sérieux et argument lors de la négociation d’un prêt immobilier avantageux ;
  • Une assurance emprunteur bien choisie, pour rassurer la banque sur la solidité de votre dossier ;
  • Un dossier complet, transparent, chaque justificatif venant renforcer votre profil d’emprunteur.

Solliciter un courtier immobilier permet de comparer les offres et de repérer le taux pour crédits immobiliers le plus compétitif. Ces experts analysent les propositions, décryptent les subtilités des barèmes bancaires, et négocient au plus près des intérêts de leurs clients. Lorsque le contexte est incertain, pensez aussi à discuter la durée du prêt ou à inclure une clause de modulation des échéances.

Les plus attentifs calculeront le coût total du crédit immobilier : TAEG, frais annexes, conditions de remboursement anticipé. Chaque étape, du compromis à la signature chez le notaire, mérite d’être abordée avec rigueur et sans précipitation. Gardez l’œil ouvert sur les taux, mais restez prêt à saisir l’occasion dès que la fenêtre s’ouvre.

À l’horizon 2025, la question n’est plus de savoir si les taux vont baisser, mais comment chacun s’y préparera. Ceux qui auront anticipé, peaufiné leur dossier et surveillé le marché seront les premiers à profiter du souffle nouveau sur l’immobilier.

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