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#28 Stéphane Pétrier

2/22/2018

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©NathanMerchadier
Stéphane Pétrier écrit des chansons, fait du rock et se tortille sur scène avec le Voyage de Noz depuis 1988. S'il montre (presque) toujours ses fesses en concert sur la très attendue chanson Cheval Punk, il ouvre pudiquement son cœur de rocker à Gone, évoquant en vrac les 30 ans du groupe, sa Saône chérie, son envie irrésistible de renseigner les touristes et sa nouvelle lubie de regarder mâcher les vaches.
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#28 Stéphane Pétrier / Kraftwerk

2/21/2018

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Stéphane Pétrier en clair-obscur ©NathanMerchadier
Qui est Stéphane Pétrier en 140 signes ?
J’ai déjà du mal à définir notre musique… alors moi ! Qu’est-ce que je suis ? (il réfléchit) Quelqu’un qui écrit des histoires... depuis l'enfance. Et la chanson propose un format de concision intéressante. J’aime aussi faire des choses improductives comme glander, faire du vélo, m’occuper de mes enfants, voir des films…
 
Comment présenterais-tu le Voyage de Noz à un Lyonnais qui a passé les 30 dernières années sur la Lune ?
Le Voyage de Noz, c’est une histoire de 30 ans. C’est un peu l’auberge espagnole. On a fait des choses assez violentes, d’autres très fleur bleue. Quand j’étais petit, j’aimais Queen parce qu’il passait du hard rock à l’opéra sans se soucier de l’étiquette ni du quand dira-t-on. C'est cette liberté qu'on revendique.
 
Le groupe est connu à Lyon, moins ailleurs. C’est une volonté ? 
Pas du tout. Le groupe marchait vraiment bien dans les années 90 à Lyon. À cette époque, un groupe inconnu comme nous pouvait remplir des salles avec une pauvre K7. Les gens étaient curieux. Au tout début, on intriguait les gens de Paris, on était bankable mais on n’a jamais signé avec une maison de disque. On était un peu timides, certainement pas mûrs et peut-être qu’on ne voulait pas de cette notoriété. Le coche est passé et on a dit « merde, on va tracer notre route ». Aujourd’hui, je ne regrette pas. Bien sûr, si on avait eu la reconnaissance nationale, ça serait chouette mais je suis content du chemin parcouru.
 
Qui sont les fans du Voyage de Noz ?
Pour la plupart, ils nous suivent depuis 30 ans. Leurs enfants aussi maintenant (rires). On a joué dans des lieux loin de Lyon avec des jeunes qui ont développé le « truc » Voyage de Noz et qui nous connaissent par cœur. C’est un peu décalé. En tout cas, se dire que la musique a marqué et accompagné l’adolescence des gens, c’est le plus beau des cadeaux. 

Quel est le pitch de votre dernier album ? 
Ça se passe dans une sorte de futur proche, pas tout à fait post-apocalyptique mais pas loin. J’ai essayé d’imaginer ce qui se passera le jour où ça va vraiment merder et comment on réagira quand on se retrouvera plongés dans une crise profonde. Certaines chansons parlent de révolutions, du moins de la difficulté à se révolter. D’autres, de la difficulté d’écrire car j’ai passé une période où j’ai un peu ramé. J’ai toujours peur d’être à sec.
 
Pourquoi ce titre le début la fin le début ?
Parce que derrière ce pessimisme, cet album dit « tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Je suis optimiste dans le fond, je sais qu’il y a de l’espoir. Ce titre est aussi un clin d'œil aux 30 ans du groupe. On pourrait penser qu’on est des petits vieux mais on trouve encore l’énergie de se renouveler.
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30 ans de scène, ça tue ©VoyageDeNoz
Le Voyage de Noz va-t-il reprendre le chemin de la scène ? 
Je ne peux pas tout te dire mais oui. On a déjà joué au château du Rosier à Feurs, il y a quelques jours. C’était un concert initié par des fans de Saint-Étienne, des mecs qui nous suivent depuis les années 90 et qui ont tout programmé. C’est toujours le même plaisir de retrouver la scène. Je me sens de plus en plus fort, avec l’impression de progresser.
 
Tu n’as jamais le trac ?
Si, tout le temps ! Sur les quatre premiers morceaux en général, après ça va mieux. Une fois, j’ai eu un trou sur les paroles de Telma. Une chanson voix et guitare, super intime. J’ai tout arrêté et j’ai recommencé. C’est comme se retrouver tout nu devant tout le monde… mais après tu ne crains plus rien. Il faudrait presque se planter une fois par concert. Faire une musique très grave comme la nôtre et déconner avec le public, ça ne tue pas le propos, au contraire !

Bon, tu es le chanteur de Voyage de Noz, mais que fais-tu à côté ?
J’ai une boite de com. Je fais ça bien, sérieusement. C’est une façon de gagner de l’argent de façon sympathique.
 
Comment partages-tu ton temps entre ces deux activités ?
À l’époque où j’étais salarié, dès que je claquais la porte du bureau, je ne vivais plus que pour la musique. Maintenant que je suis à mon compte, c’est plus compliqué. Mon activité me poursuit souvent le soir. La musique et l’envie de créer s’insèrent à des moments et des endroits inattendus. Je ne me mets pas à table en disant « tiens, je vais écrire une chanson ». Je peux rester 6 mois sans rien faire et passer une semaine à cracher beaucoup de choses. Je ne maîtrise pas tout ça, c’est bien embêtant.
 
Que fais-tu quand tu ne fais rien ?
Il se trouve que j’ai découvert la nature récemment... oui, moi, le citadin (rires). J’ai la chance d’avoir une petite maison en Bourgogne. Tout le monde se fout de ma gueule car j’adore me planter dans le bocage et regarder les vaches.

Voyage de Noz fête la sortie de son dernier album
Vendredi 30 mars 2018, 20 h
​Péniche Loupika - 47 quai Rambaud, 69002 Lyon
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#28 Stéphane Pétrier / Ouïe Ouïe

2/20/2018

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À défaut de mer, les Lyonnais écoutent la Saône couler ©PhilippePerrier
​Pour toi, quel est le son de Lyon ?
Je ne sais pas si c’est le son de Lyon mais c’est le son que j’aime. Je dirais le flic floc de l’eau sur les bas ports de la Saône. Je ne pourrais pas vivre dans une ville sans eau.
 
Écoutes-tu beaucoup de musique ?
Oui, mais moins que certains potes qui mettent de la musique en permanence. J’aime le silence. Je peux rester des journées sans un son. Sinon, j'ai découvert récemment Billie Holiday dans un reportage. Je ne suis pas très jazz, mais elle me bouleverse. Je ne sais plus qui disait ça mais quand Ella Fitzgerald chante « je m’en vais », on a l’impression qu’elle part acheter des cigarettes. En revanche, quand Billie le chante, c’est pour toujours. Je ressens vraiment ça quand je l’écoute.
 
Quel son pourrait résumer le Voyage de Noz ?
Ça serait un accord majeur suivi d’un accord mineur. Cette idée que, tout à coup, tout dérape.
 
La chanson du Voyage de Noz dont tu es le plus fier ?
C’est forcément un morceau de L’homme le plus heureux du monde, un album tournant pour moi. Et je dirais Mont Saint-Esther. C’est un titre qui parle de l’ascension de quelqu’un qui essaie de devenir quelqu’un bien. Le morceau est assez simple. On a souvent fait des chansons compliquées et, là, la fierté c’est d’arriver à faire quelque chose de joli et simple. 
​Ton meilleur souvenir de concert ?
C’était à Rabat, au Maroc, il y a une dizaine d’années. On nous avait dit de faire attention avec certaines de nos chansons un peu engagées. On a dit « merde » et on a joué notre répertoire habituel. J’ai pas mal parlé entre les chansons et c’était du délire. Sur Cameron Diaz, j’ai fait le show en criant « Cameron où es-tu ? » et toutes les filles voilées faisaient des signes et hurlaient. Des gens nous ont remercié à la fin. J’ai eu l’impression d’amener une respiration à des gens qui n’en avaient pas… même si le Maroc ce n’est pas le Yémen.
 
Quelle chanson rêves-tu de reprendre ?
Je suis très chanson française des années 70. J’aimerais faire un album de reprises avec des titres d’Aznavour, Michel Delpech ou Gérard Lenorman. J’adore cette période-là. Les textes sont merveilleux, ils racontaient de vraies histoires.
 
Quel son te fait danser ?
Je suis le plus mauvais danseur du monde et je fuis les pistes de danse. Sur scène, je fais quelque chose d’assez… personnel. Si je devais dire un truc, je choisirais un groupe canadien qui s’appelle Bran van 3000. Ils ont des albums fourre-tout avec du rap, de l’électro, de la pop. C’est jouissif, gai et intelligent et ça peut me faire sautiller. 
Quel son t’inspire ?
La mer.

Quel son te rend triste ?
Le morceau le plus triste du monde pour moi, c’est une chanson de Robert Wyatt, Sea song, dans laquelle il chante we are not alone. Et pourtant, on se sent très seul en l’écoutant.  

Quel son te rend heureux ?
Entendre mes enfants rigoler.
 
Quel son te fait rire ?
Philippe Katerine, en particulier Moustache. Ce morceau me remplit de bonheur. À chaque fois que je vois le clip, je ris. J’adore cet artiste, il est à la fois provoquant et intelligent. Et il raconte des choses importantes.
​Quel sera le son de ton mariage ?
C’est déjà passé mais c’est bizarre, il n’y avait pas de cérémonie. Rien. On ne voulait personne. Et il n’y a pas eu de son. Du silence… et c’est tellement bien.
 
Et le son de ton enterrement ? 
Je n’ai pas envie d’être enterré déjà. Pas envie de mourir non plus. Je laisse carte blanche à ceux qui s’occuperont de tout ça. Je sais, c’est dangereux mais j’assume !

​
Quelle chanson écoutes-tu en cachette ?
Tu sais que je suis capable d’écouter Radio Nostalgie et tout ce qui est variété française des années 70 ? Il y a un chanteur italien, Lucio Batisti, que je trouve génial. Tout le monde le prend pour un Eros Ramazzoti de pacotille mais ils n’ont pas compris la subtilité. Ancora Tu, c’est ma chanson un peu honteuse. 
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#28 Stéphane Pétrier / Rayon rose

2/19/2018

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Sex shop : fantasme ou curiosité ? ©PhilippePerrier
​Quel est ton statut du moment ?
En couple. Enfin, marié, mais ça ne veut pas dire grande chose, ça n’a pas d’importance. C’est moins important que de dire « en couple », je trouve.
 
Te souviens-tu de ton premier baiser !
C’était dans un square à Lyon, j’étais mort de trouille. Il a dû passer une bonne heure avant qu’il se passe quoi que ce soit. C’était chouette mais qu’est-ce que c’était compliqué ! Il y avait eu une tentative avec la même personne au parc de la Tête-d’Or, sur un banc. Le décor idéal mais je n’ai pas réussi à passer à l’acte. J’avais quatorze ans à peu près.
 
Et le dernier baiser ?
Sobre mais bien. C’était ce matin.
 
As-tu une anecdote honteuse à partager ?
À partager, non (rires). J’ai appris à ne plus avoir trop honte et à accepter mes défauts.
 
Ton fantasme adolescent ?
Je suis un enfant des années 70. C’était une époque un peu plus libérée qu’aujourd’hui, on voyait des nichons partout. Emmanuelle s’étalait sur des 4 par 3 dans la rue. Un de mes premiers émois a été un des films de David Hamilton. C’était interdit au moins de 13 ans. Et puis, je me souviens de cette scène dans Les Valseuses de Blier où Depardieu et Dewaere sont dans le train avec Brigitte Fossey. Ils la tripotent et elle finit par aimer ça. C’était super dérangeant. 
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Te laisse pas faire Brigitte ! ©DR
​Pour toi, Lyon est une ville érotique, romantique ou pornographique ?
Je ne sais pas trop ce qu’est la pornographie. Je ne suis jamais rentré dans un sex shop, je dois être un peu prude, du moins, mal à l’aise avec ça. Banalement, je dirais que Lyon est un peu romantique mais je n’en sais rien. Comment sont les Lyonnais derrière tout ça ? Il doit bien y avoir des trucs cochons quelque part. Ce n’est pas l’image que donne la ville par rapport à d’autres. D’autres villes sont plus érotiques comme Barcelone par exemple. D’ailleurs, plus on va dans le sud, plus l’érotisme transpire.
 
Où aimerais-tu faire des cochonneries dans Lyon ?
Clin d’œil à notre chanson Le cimetière d’Orville qui parle de ça, je dirais le cimetière de Loyasse sur la colline. Ça peut être charmant et ça ferait chier les curés. En tout cas, je ferais ça en extérieur : être en plein air, c’est libérateur.
 
Quel est le spot le plus romantique à Lyon ?
À Lyon, je dirais la Saône. J’adore la géographie, les cartes et j’aime me dire que l’eau qui coule ici sera dans quelques heures en Méditerranée. C’est l’idée du voyage et on en revient au nom du groupe. Une ville sans eau est une ville morte.
 
Trouves-tu les Lyonnais sexy ?
Ouais globalement. Plus à certaines périodes. J’adore quand arrive le printemps et que les doudounes tombent au profit des jupes. Est-ce que les Lyonnais sont plus sexy que les autres ? Je ne sais pas. C’est une histoire de quartier. Dans la Presqu’Île y a quelque chose de moins besogneux, de plus libre et de plus sexy. C’est la récompense pour beaucoup de gens, l’endroit où on va se lâcher un peu. Ça se sent dans les regards et les attitudes.
 
Un fantasme à réaliser avant de mourir ?
Même si j’en avais un, je ne suis pas sûr que je te le dirais (rires). J’aimerais aller dans un sex shop. Pour découvrir cet univers que je fantasme justement. Je n’ai jamais osé. Mais c’est une curiosité plus qu’un fantasme. 
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#28 Stéphane Pétrier / Magasinage

2/18/2018

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Un CD de Voyage de Noz se cache parmi les produits régionaux incontournables. Sauras-tu le retrouver ? ©DR
​Quel magasineur es-tu ?
Un super mauvais magasineur ! Je pense même être un mauvais client pour Gone magazine (rires). Je n’achète plus rien. Je suis dans mon trip bobo décroissant. J’achetais pas mal avant et maintenant je m’en fous. C’est service minimum. À part les livres peut être.
 
Quel est ton dernier achat ?
Une BD à la librairie Passages. Un truc qu’on m’a conseillé sur les anglais pendant la guerre. Je suis très seconde guerre mondiale en ce moment. Je lis les mémoires de Churchill aussi.
 
L’achat que tu regrettes le plus ?
Une fois — j’étais jeune et je n’avais pas beaucoup de ronds —, j’étais allé dans un magasin de créateur. C’était la mode des grands manteaux. J’avais acheté un modèle espagnol qui coutait la peau du cul. Sinon, je ne suis pas dans la nostalgie, je regarde rarement derrière, je m’intéresse à ce que je vais faire aujourd’hui et demain. Et surtout, j’assume mes conneries.
 
Où aimerais-tu te faire enfermer pendant toute une nuit ?
Si c’était un lieu, j’aurais dit le musée des Confluences, pour le côté Nuit au musée. Mais un magasin… je ne sais pas. Pas un lieu de bouffe car tu dois finir dégouté. Chez Pop and shoes pour essayer plein de trucs et foutre le merdier dans les rayons. 
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Vic and Stéphane Pétrier like this ©Blitz
​Quel magasin manque à Lyon ?
Vu que je n’achète rien, c’est compliqué d’avoir un manque de magasin.
 
Tes bonnes adresses shopping ?
La fromagerie de la rue Hyppolyte-Flandrin. Ils sont super gentils et vendent des produits de dingue. Et la boulangerie en face fait du super pain. Ce sont deux endroits que j’adore. Dans ma rue, il y a Maison Franc qui est tenu par une copine. Ma chérie y achète plein de trucs très jolis. Il y a aussi la librairie Passages. J’aime bien le petit magasin Blitz vers la place Sathonay. Il vend ce magnifique sac La boum. Je pourrais aussi citer Epik Epok rue de Bonnel. C’est un magasin de mode vintage avec de la belle fripe et des pièces à dix balles. 

Passages – librairie généraliste
11 rue de Brest, 69002 Lyon
04 72 56 34 84
 
Pop and Shoes – concept store
6 rue Chavanne, 69001 Lyon
04 78 61 10 07
 
Fromagerie de la Martinière
18 rue Hippolyte-Flandrin, 69001 Lyon
09 82 23 41 60
 
Antoinette pain & brioche – boulangerie
15 rue Hippolyte-Flandrin, 69001 Lyon
04 78 28 79 16
 
Maison Franc – décoration
5 rue Chavanne, 69001 Lyon
04 78 08 33 81
 
Blitz – cabinet de curiosités, galerie d’art
4 rue Louis-Vitet, 69001 Lyon
 
Epik Epok – friperie, dépôt-vente
66 rue de Bonnel, 69003 Lyon
07 82 21 22 77
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#28 Stéphanie Pétrier / Lieux fétiches

2/17/2018

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Recherche l'auteur de l'échangeur "insolite moche" ©NicolasDaum
​À combien estimes-tu ton degré de lyonnitude ?
Je suis né ici, mes parents aussi et je n’ai jamais bougé de Lyon. Je pourrais dire 100%, mais aujourd’hui c’est plus 80 car je me sens un peu bourguignon.
 
Te dis-tu gone ?
Ouais ! J’ai une sorte de fierté lyonnaise. Et d’ailleurs, j’adore renseigner les touristes. Ma chérie se moque beaucoup de moi. Je suis comme un dingue dès qu’il faut aider des touristes, même quand ils ne demandent rien. Ça me remplit de bonheur. Faire des visites de Lyon, c’est un truc qui me plairait. Peut-être pour mes vieux jours !
 
Quel est ton quartier de prédilection ?
J’adore le coin où je suis, le quartier Saint-Nizier et son ambiance village. Dès que tu fais 100 mètres plus au sud, c’est super chic et en allant au nord, tu tombes sur le côté populaire des Terreaux. Mais avec l’âge, j’aime de plus en plus le plateau de la Croix-Rousse, pour l’air et le calme qu’il y a là-haut. J’aime aussi beaucoup ce petit endroit vers l’église de la Madeleine dans le 7e, il y a  deux trois rues géniales coincées entre l’avenue de Saxe et Garibaldi. C’est presque une autre ville.
 
Quel est le lieu le plus insolite à Lyon ?
L’échangeur de Perrache, ça c’est insolite. C’est du moche insolite mais c’est de l’insolite. J’aimerais connaître le mec qui a construit ça. Comment bousiller un endroit magnifique.
 
Le lieu que tu préfères à Lyon ?
J’adore la petite place Fernand-Rey, avec son arbre, son restau réunionnais, ses pavés. C’est charmant et caché. On dirait Venise. 
Photo
Nuits de Fourvière: attention au lâcher de coussins ! ©VoyageDeNoz
Le lieu que tu détestes ?
Vaise ! Je trouve ce quartier à se pendre ! Il y a tous les désagréments de la ville et en plus t’es loin de tout et c’est toujours bouché. C’est comme les banlieues pavillonnaires.
 
Le meilleur endroit pour un concert de Noz ?
En plein air, c’est sûr. On a eu la chance de jouer aux Nuits de Fourvière en 1999, en première partie de Jacques Higelin. C’était génial. Sinon, la scène où on adorerait jouer, c’est l’Épicerie moderne. Mais le top serait de faire un concert sur l’eau en navigant. Une croisière à la Pascal Sevran.
 
Aujourd’hui, te vois-tu vivre ailleurs qu’à Lyon ?
En sachant que Lyon est ma ville, j’ai quand même ce fantasme. À cause du groupe, je n’ai jamais bougé mais j’aimerais vivre ailleurs histoire de voir ce que c’est. À l’étranger, pas en France. À New-York ou Venise, les deux villes qui me font craquer.
 
Qu’est-ce qu’il manque à Lyon ?
La mer et un peu plus de soleil. Chaque fois que je prends le train pour Marseille, je me dis qu’ils ont de la chance. J’ai de plus en plus besoin de lumière et d’air frais.
 
Où sors-tu à Lyon ?
En restaurant, le plus grand bonheur c’est d’aller à la Rivière Kwaï manger leurs pates thaï qui sont terribles. Je suis plein de contradictions, j’essaie de manger moins de viande et à midi j’ai mangé un tablier de sapeur dans ce bouchon qui s'appelle Le Jura. Pour honorer mes origines italiennes, je vais aussi au Balmoral. C’est hyper rococo avec des photos des Charlots sur les murs. On a l’impression d’être dans un film de Scorcese. Je ne fréquente plus trop les bars, je bois des canons chez moi ou chez des copains, même si l’été on peut facilement me trouver en terrasse. Sinon pour les spectacles, c’est l’Épicerie moderne, le Radiant, le Transbo et des petits lieux pour voir des groupes de potes ou des locaux. Théâtre, très peu pour moi, ma dernière expérience m’a fait profondément chier. Cinéma, maintenant que mes enfants sont plus grands, je reprends le plaisir d’y aller même si c’est pour aller voir les Tuches ou le dernier Pixar. Mais on arrive à se faire un bon film quand même ! 

La Rivière Kwaï – restaurant thaï
7 rue Chavanne, 69001 Lyon
04 72 00 87 11
 
Le Jura – bouchon lyonnais
25 rue Tupin, 69002 Lyon
04 78 42 20 57
 
Le Balmoral – restaurant italien
14 rue Lanterne, 69001 Lyon
04 78 28 72 53
 
Épicerie moderne – salle de concert
Place René-Lescot, 69320 Feyzin
04 72 89 98 70
 
Le Radiant Bellevue – salle de spectacles

1 rue Jean-Moulin, 69300 Caluire-et-Cuire
04 72 10 22 19
 
Le Transbordeur – salle de concerts
3 boulevard de Stalingrad, 69100 Villeurbanne
04 78 93 08 33
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Stéphane Pétrier vu par...               Samantha Barendson

2/16/2018

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Back in the 90s. Le lycée, le B52, le Get27... et le Voyage de Noz. C'est une chanson du groupe, réécoutée au hasard d'une appli musicale, qui a inspirée la poète et écrivaine Samantha Barendson, en mode Madeleine de Proust.
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Allongée sur le canapé, casque sur les oreilles, mon doigt glisse sur l'écran du téléphone et tombe sur le groupe de mes premières amours, album Opéra, titre Chaque nuit et j'ai de nouveau seize ans. 1992. Quelques notes et je suis de nouveau cette lycéenne à peine sortie de l’enfance, entrée dans l’adolescence par les portes de la musique, à peine seize printemps, des pantalons pattes d’eph’, des seins qui pointent et dans la tête parfois un riff de Jimi Hendrix. Mes samedis je les danse au B52 et mes dimanches se terminent à la boulangerie de Saint Paul dans l'attente de la première fournée de quatre heures du matin. Je passe les récrés de dix heures à fumer sur le gazon, à lire Lautréamont ou Cioran, ces auteurs qui me rendent mystérieuse aux yeux des garçons, et j'attends. J'attends sur le muret du lycée que l'un d'eux me demande ce que je lis, qu'il me parle des mots écrits par d'autres et me dise que je suis belle. Il tarde pourtant celui qui me demande si je connais le Voyage de Noz et me murmure à l'oreille que Chaque nuit qui traîne entre mes doigts est un Chant de Maldoror. Sa peau mate, ses yeux verts, son sourire et mon émoi, ses mains qui caressent l'ovale de mon visage, notre premier baiser, les journées qui défilent et ce mal de ventre quand l'image de son corps devient absence, sa voix au téléphone qui voudrait ne jamais raccrocher et qui me dit les nuits se plaignent pour tant de fois passées sans toucher ton corps, mes insomnies et l'enfance qui s'éloigne définitivement pour laisser entrer le désir. Chaque nuit j'invente une autre nuit derrière mon cerveau. Les corps qui se cherchent loin de la lumière, dans les couloirs sombres des bâtiments anciens, à l'ombre des cyprès du parc municipal, les mains qui s'enlacent puis se séparent pour aller caresser d'autres territoires, doigts qui descendent au gré des soupirs, frontières des amours empêchés par le grand air et les regards. Et l'attente du moment propice d'une absence, parents partis pour un week-end, la maison vide et le grand lit. J’ai taché tant de draps pour toi, j’ai passé tant de nuits à attendre. La peur qui s'installe, les jambes qui abandonnent, le corps qui pèse et la tête qui ne sait plus. Le doute. Une douche, puis une autre et l'heure du rendez-vous qui approche, la tenue à choisir, une robe à ôter lentement, une culotte qui devra glisser. Le bruit strident de la sonnette, descendre les marches qui mènent à l'échafaud, avoir envie de partir, tout annuler, lui dire de s'en aller, rompre. Hésiter. La porte qui s'ouvre dans un geste refusé, regard  baissé pour ne pas mourir, ne pas s'écrouler. Lever les yeux et tout recommencer. L'évidence de ce sourire, notre peur et notre désir commun, mettre un disque pour briser le silence, un verre de Get 27 pour se donner du courage, les langues qui s'emmêlent mentholées, les corps qui s'emboîtent de moins en moins maladroits et les fringues qui tombent, pétales d'enfance, et les paroles de Stéphane Pétrier qui couvrent mon premier cri C’est si bon de mourir pour toi, de sentir ton corps trahir mon corps en t’entendant dire "Je t’aime".

Samantha Barendson est poète. Mon citronnier est son premier roman. Elle vit à Lyon depuis une vingtaine d'années. Elle se définit comme "un peu argentine, un peu française, un peu italienne". Elle écrit dans toutes ces langues, seule ou avec ses amis poètes, musiciens, peintres, illustrateurs ou photographes.
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    Tout
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    #02 RACHEL LINOSSIER
    #03 DAVID BOLITO
    #04 AURÉLIE KHALIDI
    #05 CHRISTOPHE COLLADO
    #06 FLORENCE DUPRÉ LA TOUR
    #07 YOAN DICHIARA
    #08 MAUD GARNIER
    #09 ALEXANDRE HUREAU
    #10 JEAN-LUC CHAVENT
    #11 HURSULLA YAMBOGAZA
    #12 SARKIS GRIGORIAN
    #13 AMÉLIE & JEAN MARIE
    #14 SAMANTHA BARENDSON
    #15 SÉBASTIEN ÉRÔME
    #16 MAXIME JACQUARD
    #17 ALIZÉE BINGÖLLÜ
    #18 BENJAMIN GROS
    #19 OLIVIER FISCHER
    #20 AURÉLIE VON GRÜNINGEN
    #21 AURÉLIEN MANCINO
    #22 GUILLAUME MATHIEU
    #23 JULIE MOREL
    #24 MAIA D'ABOVILLE
    #25 JOAN RIVIERA
    #26 MICHAEL LALANDE
    #27 MARION BORNAZ
    #28 STÉPHANE PÉTRIER
    #29 NOWE
    #30 DAVIA CHAMBON
    #31 MARIE CHAMPSEIX
    #32 MATTHIEU DEMARQUE
    #33 DORIAN NAZARET
    #34 DAKOTA
    #35 LEILA COURADIN
    #36 LUIS LETAILLEUR
    #37 ELVIO
    #38 JULIE & CAROLINE LAMIDIEU
    #39 KIKI BLANC
    #40 SIMON ALOPÉ
    #41 EVA & BERANGERE
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